Quand en 1987, Paul Verhoeven avait réalisé le mythique film RoboCop, nous savions que le personnage d'Alex Murphy resterait à jamais dans la légende. Si le cinéma lui a fait l'honneur de trois longs métrages de qualité et un remake discutable en 2014, le jeu vidéo lui s'est empressé, jusqu'en 2003, de lui asséner des sals coups en continu. Annoncé durant l'été 2021, RoboCop : Rogue City, créant le lien entre le deuxième et troisième film (malgré qu'il s'agisse de deux acteurs différents) nous a fait saliver dès sa première bande annonce malgré le fait que Teyon soit aux commandes du projet. Ce développeur n'a pas vraiment bonne réputation, ayant enchainé un nombre incalculable de daubes dont l'ignoble Rambo sorti en 2014, s'était fait pardonner en 2019 avec le sympathique Terminator : Resistance. Après deux reports, il est enfin temps de parler de cette version finale du titre testé sur Xbox Series X et, croyez-le ou non, c'est une véritable surprise !

Pour certains, comme moi, c'est un véritable retour en enfance qui vous attend. Pour les plus jeunes, c'est la classe des années 80 que vous allez prendre en pleine figure (et ça vous fera du bien). Puisque nous parlons de l'ambiance, c'est clairement le point fort de ce jeu ! Déjà, il faut saluer le fait que Nacon n'ai pas réalisé un doublage français afin d'entendre la voix mythique de Peter Weller, acteur des deux premiers films, doubler votre personnage (le troisième film c'était Robert John Burke) mais il n'est pas seul car votre équipière Anne Lewis est aussi de la partie, quelle nostalgie ! Les rues malsaines que vous allez visiter, les musiques, la technologie telle qu'elle était imaginée à l'époque, tout est retranscrit avec brio dans cet hommage à une époque qui, pour ceux qui l'ont connue, était tout simplement remplie d'utopies.

Parlons tout de suite du point noir du titre : la réalisation. Si RoboCop est superbement modélisé, ce n'est pas le cas des autres personnages et des environnement (malgré l'ambiance qui s'en dégage comme cité dans le paragraphe précédent). Le jeu tourne sur Unreal Engine 5 mais cela n'en fait pas la claque visuelle de l'année (très loin de là), de plus vous aurez le choix entre les (trop habituels) modes Performance & Qualité qui ne changent pas énormément la donne en termes de soucis car les bugs visuels, chutes de framerate ou autres soucis d'interaction resteront toujours présents (on espère tout de même un patch après la sortie). Cependant, le gameplay est un véritable plaisir car il va à contrecourant de ce que nous avons l'habitude d'avoir pour un FPS depuis de nombreuses années. Il faudra faire attention à votre barre de vie, l'inertie de RoboCop se fait clairement ressentir et les déplacements respectent l'enfer du costume d'époque. Il est évidemment impossible de s'accroupir ou de courir vite mais il est intéressant de savoir que les chutes ne vous feront pas de dégâts, bref, l'hommage est total. L'interface se veut de type RPG simpliste, une fois atteint 1000 points d'expérience vous gagnerez un point de compétence à ajouter à votre personnage afin de le rendre de plus en plus fort, résistant, intelligent et j'en passe. Il y a un véritable côté Fallout assumé, déjà par les caractéristiques à choisir mais surtout par l'habillage vert avec les différents objectifs qui vous attendent. Ces derniers ne sont pas obligatoires pour terminer l'aventure, cependant ils permettent de vous faire rechercher de quoi vous améliorer, aider les gens autour de vous ou totalement nettoyer une zone de ses malfrats.

Alléluia ! Nous avons trop souvent eu des adaptations de grandes franchises cinématographiques ratées en jeu vidéo mais cela continue de s'améliorer avec un personnage que nous n'attendions pas dans une telle forme ! La surprise de l'année c'est clairement RoboCop : Rogue City car au vu du passif du studio on s'imaginait un résultat loin de nos espérances et ce n'est pas du tout le cas. Vous aurez plaisir à jouer et même rejouer à ce petit bonbon afin de devenir le policier ultime et faire disparaitre la Nuke de Détroit.